Etape 37 - Angkor - Le temple Neak Pean et son bassin
Jeudi 1er février 2018. Prochaine étape de mon périple : le temple Neak Pean*** situé au nord du Baray oriental, lequel alimente l'immense réservoir d'eau douce qui l'entoure.

Neak Pean est une petite île circulaire artificielle dominée au milieu par un temple bouddhiste. A travers son architecture et ses cinq bassins, ce site respire une ambiance ancestrale et sereine.


Pour accéder au temple, il faut donc traverser à pied l'immense bassin qui mène directement à l'enceinte cultuelle. Un chemin piétonnier fait de planches de bois permet de marcher sur le remblais qui sépare les deux bassins d'accès.

A la saison sèche, ces deux bassins disparaissent, envahis par la végétation, mais en hiver, comme aujourd'hui, l'eau a repris ses droits et on aperçoit au milieu du lac les troncs des arbres émergeant de la surface.

Sur 70m de côté, le grand bassin est considéré comme la pièce maitresse du site. Il témoigne de la valeur religieuse du temple Neak Pean***. Autrefois, il abritait quatre statues qui servaient de lieu sacrificiel pour des rites de purification. Aujourd’hui, on ne trouve qu’une seule statue, située au milieu de la passerelle.

Cette statue a été récemment reconstruite à partir des morceaux récupérés par les archéologues français qui ont dégagé le site. Il s’agit donc d’une étrange statue de cheval dont les jambes sont entrelacées avec une jambe humaine. Selon la mythologie locale, cela évoque une légende ancienne racontant l’exploit d’Avalokiteshvara, une bodhisattva qui voulait se changer en un cheval volant appelé Bâlaha.

Ce site est entouré par quatre petits bassins périphériques de 100m de périmètre qui sont reliés les uns aux autres par des canalisations.

Quand le temple était encore en activité, les quatre bassins périphériques étaient alimentés par le bassin central. L’eau s’écoulait ainsi par quatre gargouilles ornementales qui sont encore visibles aujourd’hui.

On trouve une gargouille en forme de tête d’éléphant au nord, de cheval à l’ouest, de lion au sud et d’homme à l’est. Selon la croyance hindoue sur laquelle son aménagement repose, la tête d’éléphant symbolise l’eau, la tête du cheval représente le vent, la tête de lion évoque le feu et la tête de l’humain reflète la terre.

Le site est supposé représenter l'univers dans la cosmogonie khmère, avec le mont Meru au centre des quatre océans, à moins qu'il s'agisse d'une réplique du lac mythique et sacré de l'Himalaya, Anavatapta, source des quatre grands fleuves d'Asie.

Enfin, j'accède au temple. Le Neak Pean fut construit et modifié par Jayavarman VII à la fin du XIIe siècle. Il est de proportions régulières, avec un bassin carré entouré de quatre bassins plus petits.

Le temple Neak Pean*** fut consacré à la religion bouddhiste. Il fut ainsi dédié à Lokeshvara, bodhisattva de compassion.

Selon les croyants hindous, la disposition de chaque bassin fut aménagée suivant une ancienne croyance hindoue. Les quatre bassins représentaient donc l’eau, la terre, le feu et le vent. Par le simple fait de s’y baigner, ils croyaient que les eaux avaient une vertu médicinale pouvaient ainsi arranger leurs problèmes.

Sur sa base, l’édifice central est donc entouré par deux nâgas dont la tête forme l’entrée du site. Sa nomination Neak Pean ou Neak Poan***, qui signifie serpent entrelacés, est ainsi tirée du fait que les queues de ces serpents se sont entremêlées.

Le temple fut, dès sa construction, considéré comme un hôpital public. Longtemps envahi par la jungle, le temple de Neak Pean*** fut dégagé dans les années 20. Suite à cela, il fut restauré dans les années 30 suivant la méthode de l’anastylose.







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